01 - 09
2007
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George Clooney et Tilda Swinton à leur arrivée à la conférence de presse de "Michael Clayton" dimanche après-midi (photo Vierasouto)
George Clooney et Tony Gillroy pendant la conférence de presse (en haut et en bas, photos Vierasouto)
Tilda Swinton et les producteurs du film (photo Vierasouto)
George Clooney signe des autographes aux journalistes à la fin de la conférence de presse
On aura réussi le tour de force que George Clooney à Deauville n'aura rencontré aucun public... Accueilli à son arrivée hier samedi à l'hôtel Royal par une foule d'employés et de clients tassés près des ascenseurs qu'on avait bloqué depuis plus d'une demi-heure... (un pauvre client, inconscient de l'événement, en peignoir de bain et mules en éponge, revenant de la piscine a été prié, de remonter à pied par l'escalier!), la star a filé dans sa suite. Aujourd'hui, le parcours a été balisé de manière à ce que le Dr Ross ne soit jamais dérangé : après la conférence de presse, où les journalistes avaient eu le plus grand mal à entrer dans la salle dans la bousculade, comptés ensuite par la sécurité par groupes de 10, on l'a fait filer par une sortie derrière, alors que la foule l'attendait devant depuis des heures... Quand Matt Damon la veille avait fendu la foule par la porte frontale et signé des autographes... Le même Matt Damon avait passé chaque soir une heure au bar de l'hôtel Royal parmi les clients alors qu'aujourd'hui, à l'heure de l'apéritif, on a fait fermer tout le bar pour George Clooney et ses amis... Même les clients de l'hôtel n'ont pu que l'apercevoir passer s'engouffrer dans une voiture pour aller à l'avant-première au CID. Plus tôt dans l'après-midi, avait été organisée une cérémonie avec invités triés sur le volet par l'actuelle ministre de la culture. Enfin, pour l'avant-première au CID de "Michael Clayton", le point info du village US faisait relâche et ne distribuait aucune place au public (détenteurs de Pass payants) entre 16 et 20h comme les jours précédents et espérons les suivants, les 1500 spectateurs l'étaient sur invitations, aucune dérogation... Ayant pu, pour ma part, assister à la conférence de presse, je vous livre ici le résumé de la séance et, pour le film "Michael Clayton", n'ayant pas obtenu d'invitation au CID, j'ai pu néanmoins le voir en différé au cinéma du Casino ce soir : un thriller politique anti-démonstratif et anti-spectaculaire, un peu indigeste... Pas sûr que les invités se soient tellement amusés ce soir pendant la projection, passée la joie de voir Clooney en costume noir sur chemise noire, la barbe de naufragé poivre et sel, le regard de braise du séducteur patenté, très latin lover...
conférence de presse
On prévient l'assitance qu'il faut poser aussi des questions aux autres participants et pas qu'à George Clooney...
Première question : puisque le réalisateur Tony Gillroy est également au générique du si haletant "The Bourne ultimatum", pourquoi ne pas avoir injecté un peu plus de rythme à "Michael Clayton"? réponse : le film a le ryhtme qu'il faut!
George Clooney tel qu'on a pu le voir en conférence de presse est un personnage double : séducteur indolent sirotant une flute de champagne rosé, il répond aux questions qui l'ennuient par la dérision ou une plaisanterie. Quand on lui demande si ça va lui arriver souvent de jouer gratuitement comme dans ce film "Michael Clayton", il répond qu'il organise des conférences sur le Darfour et qu'il garde l'argent... De toute façon, il a suffisamment d'argent pour payer son loyer, il en gagne avec les "Ocean 11, 12, 13" (il ne parle pas de Nespresso...) Mais qu'on annonce la fin de la conférence de presse et que soudain une question l'intéresse parce politique, c'est le militant qui intervient sérieusement : oui, le cinéma peut changer le monde, pas un seul film mais un ensemble de films, il y croit, d'autant qu'aux USA, on peut montrer et dire au cinéma des choses impossibles pour la télévision ou la presse.
"Michael Clayton" est de la veine des films engagés des années 70, qui correspondaient à l'urgence de l'époque, avec notamment la guerre du Vietnam, bien qu'on asssiste aujourd'hui à la résurgence d'une urgence (différente) d'un cinéma engagé. Passionné d'engagement politique, George Clooney ne veut pourtant pas être un homme politique à part entière, préférant se situer sur le côté. Le personnage de Michael Clayton est à la fois moral et immoral, dit Clooney en insistant qu'il y a dix ans, il aurait représenté un méchant... Un personnage terrifié par l'enfer qui cherche la rédemption...
Sydney Pollack a participé à l'origine du projet qu'il se serait bien vu réaliser lui-même. On lui a confié le second rôle car pour tenir tête à Clooney, voire l'intimider, il fallait un acteur de cette trempe, dit le réalisateur Tony Gillroy. Le film a pu se monter sur le nom de George Clooney et si il a accepté d'être peu ou pas payé, c'est justement pour que des films de ce genre puissent se faire! Quand on lui demande pourquoi il ne tourne pas des films d'action, George Clooney répond qu'il est trop vieux...
Est-on vraiment séduit par l'hyperstar Clooney comme par Matt Damon la veille? Le personnage est plus complexe, à la fois play-boy plein d'assurance et homme socialisant à la recherche sans doute comme Michael Clayton d'une forme de rédemption par l'engagement politique intensif.
"Michael Clayton" de Tony Gillroy
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Mots-clés : USDeauville 2007, Michael Clayton, Tony Gilroy, George Clooney