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J5, Les 2 derniers films en compétition : "Solos" et "Flowers in the pocket"

dimanche 16 mars 2008



16 - 03
2008
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Deux films ce matin pour clore la compétition, "Solos" en provenance de Singapour, et un premier film Malaisien qui obtiendra un des prix du jury "Flower in the pocket". Il fait un temps tellement excrécrable, synthèse entre la tempête du début de la semaine et la pluie battante non stop, qu'il faut se faire violence pour mettre le nez dehors et les parisiens ont fui rejoindre leur métropole... Pourtant, on était bien au CID dans son auditorium immense assez exceptionnellement confortable (1500 places), ses hôtesses sympas qui se précipitent avec une lampe électrique (et le sourire) au moindre déplacement de spectateur, avec le village Asia à côté de la salle de projection et ses petits cafés, ses jus de lychee, son bar à sushis, un temps à rester au cinéma quelques jours encore!


Solos de Kan Lume et Loo Zihan (Singapour)




Film militant gay, "Solos" est une expérience pour le festivalier Deauvillais (le festival est ouvert au public) qui ne s'attend pas à 10h30 du matin à retrouver le silence de sa chambre avec un film sans une seule parole et sans quasiment de musique (environ trois minutes sur 1h10 de film) ; en revanche, on a en échange le son réel amplifié de la caméra qui tourne ou d'un moteur de clim, voire un marteau-piqueur!!! Tourné principalement en noir et blanc, les quelques échappées oniriques kitsch en couleur ne sont pas la meilleure idée du film comme cet insert d'un jeune homme en slip blanc faisant tournoyer un immense foulard rouge tel un torero ou ces poisson morts dans l'herbe, toutes ces compositions très travaillées qui relèvent davantage de la photo d'art. Pour le reste, un jeune homme et son amant un peu plus âgé font le va et vient entre le domicile du jeune homme qui habite chez sa mère et un hôtel où ils se retrouvent. Le portrait de la femme est angoissant, présentée dès la première image comme une dame portant un pansement sur l'oeil et tournant en rond chez elle, un balai posé contre le mur, grignotant, pleurant... Tourné comme un film muet, la seconde partie du film est plutôt mimée, le jeune homme essaye de rompre avec son ami pour un autre homme ; pendant ce temps, la mère tente de se rapprocher de son fils, dépitée quand il quitte la maison. Les scènes sexuelles sont montrées très explicitement, en présentant le film, un des réalisateur a dit qu'il avait été déprogrammé au festival de Singapour pour cause de censure. L'abandon de l'homme plus âgé par le jeune homme est le passage le plus touchant, ce dernier tente de surmonter sa jalousie, se joint au nouveau couple d'amants mais est rejeté encore au matin, tyranie de la jeunesse et de la beauté. Un film pour public averti, comme on dit. On aurait aimé voir quelques images de Singapour, un cinéma qu'on ne connaît pas, il n'en est rien...





 

Flower in the pocket de Liew Seng Tat (Malaisie)





trailer de "Flower in the pocket"




Encore un portrait de père (quatrième du festival), encore un premier film (8 sur 11 en compétition) et pourtant ce film est sympa, touchant, on se laisse prendre à cet récit, à ce cinéma sans le moindre moyen d'où le réalisateur tire le maximum avec ses moyens tellement maigres. Un père, qui a pour profession de réparer de mannequins en bois, élève seul ses deux fils. Les deux garçonnets sont craquants, livrés à eux-mêmes, ils font de leur mieux et pas mal de conneries, comme d'adopter ce petit chiot qui va manger leurs livres de classe et que le petit emmène en cours dans son cartable ; dénoncé par une camarade de classe, le père est convoqué à l'école, il abandonnera ensuite le chiot dans une décharge sous un abris de fortune, les enfants pleurent, nous aussi... Le soir, le petit dort avec son uniforme de classe pour être prêt pour le matin, le réveil sonne, les deux enfants dorment dans le même lit, écrasés de sommeil, ils peinent à entendre le réveil, l'un secoue l'autre, ils courent prendre le bus, au passage, ils jetent une couverture sur le père qui dort au salon sur un canapé de fortune. Le père travaille encore et encore, flanqué d'un employé un peu simplet et gentil, si amoureux de sa nouvelle épouse qu'il ne pense qu'à aller la retrouver, on sait tout ça par des petites conversations, des échanges, des plans de scènes filmées derrière une vitre, on voit leur vie, on entend leur vie, on est triste et joyeux avec eux, c'est un film très subtil, plein d'humain et de sensibilité. Ainsi, la dimension religieuse du pays est montrée par des petites touches, la fillette qui n'a qu'un seul jour de la semaine sans cours de Coran, la prof voilée qui refuse de serrer la main d'un homme. Une fois encore, on est sidéré du manque de moyens à la fois du réalisateur et des familles qu'il filme, de leurs conditions de vie précaires et courageuses. Mais ça ne suffirait pas à faire un bon film, on est vraiment touché par ce film, mieux, ému...





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